Et puis, ce fut ma fille chérie. Et là, j'ai pété un câble; Je l'ai prise dans mes bras; j'ai ouvert la porte de notre vieil appartement, et je suis parti. J'ai déambulé dans les rues avec son petit corps serré contre moi. Et voilà. Je ne me rappelle plus. Je crois que je l'ai enterrée. Enfin...j'espère. Bon, je crois que tu as compris l'essentiel de ce qui s'est passé...Alors je te laisse pour aujourd'hui. Je vais dormir quelques heures... Pourvu que je ne rêve pas.

Mardi

Soyons clair. J'écris Mardi mais je n'ai aucune idée du jour qu'il est. Et vu qu'il n'y a plus ni radio ni télé pour me le dire, autant faire ce que je veux. C'est marrant comme la notion de temps est lié au monde qui nous entoure. Enlevez le boulot, les médias et les gens, et hop! Plus de temps. Bon, il est vrai aussi que ma montre ne faisait pas calendrier. Mais de toutes façons, les piles sont mortes depuis bien longtemps. Oups, je m'égare... C'est presque la nuit. Je n'ai rien pour m'éclairer alors j'écris tant que j'y vois encore. Aujourd'hui, Lecteur, je voudrais te parler des survivants. On est plusieurs à avoir survécu, mais disons qu'on a pas tous suivi le même chemin. Et tu connais l'homme, (Le connais-tu?) il a fallu qu'il se regroupe. Donc, il y a d'abord ceux que j'appelle les Pharmaciens. Ils se sont groupés en petit clan et essaient de se maintenir en vie à l'aide de médicaments. On les trouve surtout dans les villes. Et puis il y a les Bleus. Ceux là sont aussi regroupés dans les villes, mais ils sont bien moins organisés. La plupart du temps, il y a un meneur et les autres le suivent aveuglément. Je les appelle les Bleus parce qu'ils sont peints en bleu, tout bêtement.